La décision du couple de fonder une famille, d’accueillir son premier enfant, est souvent source de joie. La vision d’une nouvelle vie à trois peut lui «donner des ailes»… Cependant, entre l’imagination et la réalité, des différences plus ou moins importantes peuvent surgir selon les situations. À quand le prochain enfant? Voilà une question que se posent beaucoup de couples, parfois déjà avant la naissance du premier… Dans un cadre de planification familiale, cette réflexion est sans doute nécessaire et permet de bien préparer le «cocon familial»
Le «planning familial», en tant que synonyme de contraception, ne fait pas l’objet de cet article. Nous entendons ici parler de la planification de la famille, supposant un espacement entre les naissances. Elle dépend de différents paramètres d’ordre affectif, social, médical, psychologique, ainsi que de l’environnement dans lequel on vit. Les pistes de réflexion concernent surtout les couples qui désirent avoir deux enfants ou plus et qui souhaitent choisir de façon judicieuse et responsable le bon moment pour une nouvelle naissance.
Prendre le temps pour devenir mère, devenir père…
Avant de se poser la question du prochain enfant, il est bon de se laisser le temps de devenir mère, père. Qu’est-ce que cela signifie? Tout d’abord, il s’agit de trouver sa place dans cette toute nouvelle structure qu’est la famille. En tant que femme et homme, le couple n’était responsable que de ses propres actes. Les décisions ne portaient que sur eux et n’avaient pas d’incidence sur une autre vie. Avec la naissance de l’enfant, il prend la responsabilité d’un être fragile dont il interprète les besoins, sans pour autant négliger ses propres besoins.
Devenir une famille bouscule également la structure du rythme de vie, spécialement pour la femme. Si elle décide d’arrêter son travail rémunéré, elle dispose d’une certaine liberté dans l’organisation. Mais elle doit se réorienter dans sa nouvelle fonction de mère et de femme au foyer qui exerce une multitude de métiers : éducatrice, soignante, ménagère, cuisinière, parfois veilleuse de nuit en cas de maladie, etc. Si la femme décide de maintenir son activité à l’extérieur, elle est exposée à d’autres difficultés : se réorganiser dans son travail, chercher une bonne garde pour l’enfant, peut-être une femme de ménage, surmonter la souffrance de la séparation (même si c’est à temps partiel, celle-ci peut être douloureuse autant pour la mère que pour l’enfant).
Si le père s’engage concrètement dans les nouvelles tâches – cela arrive heureusement de plus en plus –, l’équilibre s’installe plus facilement, plus rapidement, et permet au couple de se redécouvrir dans cette nouvelle vie.